LA VALISE OU LE CERCUEIL
1
On dirait que c'est la guerre et que l'on sait à quoi jouer...
C'est un jeu qui fait des ravages. Comment expliquer un tel empressement ? Tout un peuple veut y jouer en même temps.
C'est un jeu qui s'appelle la valise ou le cercueil
et ça dépasse tout ce qu'on a pu imaginer.
Le jeu commence dans la cour. Il faut brûler tous les papiers les lettres les cahiers les cartes les livres de cow-boys et de mickeys dans une vieille lessiveuse. Au début on enlève les timbres puis c'est la collection de timbres qui passe dans le feu. C'est ton enfance. De toute façon maintenant qu'est‑ce que tu en aurais fait ? |
2
Pour clore le jeu il faut faire tenir tous les meubles de la maison dans une pièce. Si on y arrive, il faut fermer la pièce à clef. Comme ça, la maison est déserte. On aura moins de mal à la quitter.
Pour finir on dirait qu'un enfant ferait le tour de sa maison vide. Il tourne les pages d'un illustré sauvé des flammes en répétant toute ma vie toute ma vie je revivrai cet instant.
Tout ce dont je me souviens c'est que c'était une histoire de justice et d'amour impossibles au Far West…
On dirait que ça se terminait bien. L'enfant s'accroche au happy end comme à un bâton de sucette sucée. ..
Je donnerais cher pour retrouver cet illustré. |
Pour un rebondissement de ce texte, voir LE RÊVE DE LA CAGE D'ESCALIER in QUATRE A QUATRE, 2003, Nykta éditeur.